"Crimson-prince" T1 & 2 par Souta Kuwahara


© Souta Kuwahara - Square Enix - Ki-oon
Au départ, ce manga ne paye pas de mine. Pourtant, la couverture cible parfaitement son public : les jeunes filles entre dix et douze ans. Le trait est rond et maitrisé. Les couleurs sont dans les tons de rouge extrêmement bien répartis et savent utiliser les dégradés à bon escient : peu d’effets, beaucoup d’aplats. Une couverture empreinte de mélancolie naïve : de quoi combler les jeunes lectrices.
L’intérieur est lui aussi plutôt réussi : les dessins, en noir et blanc, sont classiques et maitrisés. La mise en page agréable (mais aussi le scénario) embarque rapidement le lecteur et les chapitres s’enchainent automatiquement, sans que l’on s’en rende compte. Une fois le premier tome fini, on en redemande... Heureusement, les éditeurs français sortent maintenant les deux premiers numéros d’une série en même temps : de quoi ne pas rester frustré trop longtemps.

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Quoi qu’il en soit, il faut bien se plonger dans la peau d’une jeune fille d’une dizaine d’années pour apprécier cette histoire naïve et pleine de poésie. Le plus étrange est, qu’au Japon, cette histoire est sérialisée dans le magazine Shounen GanGan de Square Enix. Or, ce magazine mensuel est plutôt destiné aux jeunes garçons : pourquoi pas !
Le scénario est basique : Kôjirô Sakura est un prince des démons qui étudie, comme tout enfant, afin de parfaire son éducation... de démon. Pour valider son cursus scolaire, il doit faire un stage sur terre avec une mission bien particulière, liée à son rang de prince : trouver et éliminer un humain aux pouvoirs exceptionnels afin de l’empêcher de s’allier au monde du ciel. Comme il est un peu malchanceux, et bien moins méchant que son statut de démon pourrait nous faire croire, il commence par se faire assommer avec une balle de base-ball. Il est soigné par Hana, jeune fille providentielle et pleine de joie de vivre. Elle finira par héberger Kôjirô, car, à cause de l’incident avec la balle, il est arrivé en retard à son hôtel et sa chambre a déjà été relouée : il n’a vraiment pas de chance. Bien évidement, l’Œil pourpre, mystérieuse puissance de démons s’affole au contact de Hana. Serait-elle la personne qu’il recherche ?

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Je vous avais prévenu, l’histoire est convenue : rien de vraiment innovant ou particulièrement mémorable dans " Crimson Prince ". Pourtant, ça marche ! À la lecture de ce manga, on se laisse embarquer dans les déambulations tragicomiques de cette apprentie démon. Le dessin clair nous aide beaucoup à dévorer littéralement l’histoire.


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Quand au second volume, il démarre sur les chapeaux de roue avec un long chapitre d’action pour ensuite reprendre son rythme normal, un peu contemplatif. À voir où cela mènera l’histoire sur plus de huit tomes, celle-ci étant toujours en prépublication au Japon.
" Crimson Prince " n’obtiendra surement pas le prix du manga de l’année ou celui de l’originalité, mais fera passer un bon moment à son lecteur et c’est ce qu’on attend d’une œuvre bien construite.

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Gwenaël JACQUET
" Crimson-prince " T1 & 2 par Souta Kuwahara Édition Ki-oon (6,5 &euro

Article paru à l’origine sur BDZoom.com