Shito.com

Site personnel de Gwenaël jacquet

"Kaikisen " par Satoshi Kon (1963-2010)

Satoshi Kon avait 46 ans et des projets plein la tête... Son cinquième long métrage, " Yume Miru Kikai " (" The Dream Machine ") est hélas au point mort, depuis le 24 aout 2010, du fait de la disparition prématurée de cet artiste talentueux. Son cancer, découvert très tardivement, a malheureusement eu le dessus. Il nous reste néanmoins ses œuvres, dont certaines sont parues en France : des long-métrages (" Perfect Blue ", " Tokyo Godfather ", " Millenium Actress ", " Paprica "...), une série télé " Paranoïa Agent" et un superbe manga " Kaikisen : retour vers la mer ".


Fort et cynique jusque dans la mort, Satoshi Kon nous explique, dans un long texte posté sur sa page internet, comment il a choisi d’organiser son départ lorsqu’on lui a découvert un cancer du pancréas, le 18 mai 2010. Les médecins ne lui donnaient pas six mois à vivre, ils avaient malheureusement raison. Ce décès a stupéfait le monde entier. Tenue secrète, sa maladie n’a été révélée que tardivement à ses proches. Il a même caché son état à ses parents jusqu’à ce qu’il n’ait plus la force de leur rendre visite de lui-même. Seuls ses amis vraiment très proches ont été mis au courant, afin d’organiser avec lui une société de gestion de ses droits d’auteurs : Kon’s tone. Refusant de mourir dans un hôpital froid et sans âme, il a tout fait pour rester chez lui, auprès de sa femme. Il conclut sobrement son texte par cette formule de politesse japonaise que l’on exprime lorsque l’on quitte un groupe de personnes : «  O-saki ni  », ce qui se traduit le plus simplement possible par « C’est avant vous que je pars  ».

Illustrations © Satoshi Kon
Néanmoins, son oeuvre lui survivra et surtout son ami et producteur Masao Maruyama, fondateur de MadHouse lui a répondu, alors qu’il s’inquiétait de la suite à donner à " Yume Miru Kikai " (son film en chantier) : « C’est correct, ne t’en soucis pas nous ferons tout ce qu’il faut ».
Satoshi Kon est né le 12 octobre 1963 à Kushiro sur l’île de Hokkaidō. En 1982, après les années lycée, il intègre l’Université d’Art de Musashino, dans la banlieue de Tōkyō où il perfectionnera son graphisme. D’abord assistant de Katsuhiro Otomo sur " Akira ". Les deux hommes collaboreront extrêmement souvent par la suite, notamment lorsqu’il fut question d’adapter en manga " World Appartement Horror ", le film live que Otomo venait de tourner. Juste avant, en 1990 Satoshi Kon publiait son premier manga (où il était à la fois scénariste et dessinateur) ayant l’honneur d’avoir une édition reliée (1) : " Kaikisen ". Cet ouvrage fait partie des œuvres que les Japonais ont essayé de promouvoir en France du fait du succès naissant d’" Akira ". Ainsi, lors du second festival de bande dessinée de Grenoble en 1990 son éditeur, Kodansha, avait dans ses bagages ce recueil qu’il venait juste de publier au Japon.

Illustrations © Satoshi Kon
La sauce n’a pas pris immédiatement et il faudra attendre plus de dix ans pour qu’une version française voie le jour : en 2004, chez Casterman, dans la collection " Sakka ". Malheureusement passé inaperçu au milieu de la multitude de titres publiés à ce moment-là, et à cause de son prix plus élevé que la moyenne (11&euroWinking, cette histoire aurait méritais une plus grande reconnaissance.

Illustrations © Satoshi Kon
Dans " Kaikisen ", Satoshi Kon est au meilleur de sa forme. Même s’il est facile de lui trouver un lien de parenté avec le trait d’Otomo. D’une grande maturité, ses constructions sont justes ; ses décors minutieusement dessinés sont nombreux et ses personnages parfaitement proportionnés. Le trait nerveux sait mêler adroitement les pleins et les déliés de la plume, cela lui donne un style parfaitement reconnaissable et assez éloigné des canons traditionnels du manga commercial. Avec Otomo comme maitre, il ne pouvait en être autrement. L’influence de ce dernier se fait également sentir sur le scénario, les deux hommes partagent apparemment les mêmes valeurs humaines que l’on peut retrouve au fil des nombreux récits courts qu’Otomo a réalisés durant sa jeunesse (2).

Illustrations © Satoshi Kon
" Kaikisen ", raconte l’histoire d’un pacte conclu entre un prêtre shinto et la nymphe gardienne des eaux, garantissant aux pécheurs de la ville portuaire d’Amidé d’avoir du poisson à profusion d’années en années si le prêtre veille consciencieusement sur l’œuf de l’Ondine jusqu’à son éclosion. Or, le prêtre actuel, Yôzô Yashirô, n’apporte que peu de crédit à cette légende. L’œuf issu de ce pacte est alors dévoilé publiquement et cela attire immanquablement les journalistes, les touristes et autres promoteurs immobiliers. Le littoral est menacé et la vie paisible de la créature marine également. Yôsuke, fils du prêtre, ne l’entends pas de cette oreille ; voyant son village menacé par les projets les plus fous, il décide de partir en croisade afin de faire toute la vérité sur cette légende. Malgré ses doutes, il arrivera à prendre contact avec la créature marine et rétablira la sérénité du village.

Illustrations © Satoshi Kon
Œuvre poétique et écologique, ce manga est une fable mêlant conflits de générations, modernisme, mythologie et croyance ainsi qu’une approche très personnelle de la force de la nature et de son impact sur la vie humaine. Véritable critique de la société japonaise, le récit touche le lecteur sans artifices exceptionnel. Ici, pas de robots géants, pas de combat épique, pas d’hémoglobine. Une simple évolution des personnages et de l’histoire vers une conclusion mêlant l’irréel de manière tellement naturelle que l’on aurait envie d’y croire. À personnifier les éléments comme le faisaient les « anciens » cette aventure nous amène immanquablement à réfléchir sur sa propre existence.

Illustrations © Satoshi Kon
Satoshi Kon s’est également investi dans l’animation. Son parcours a été semé d’embuches et l’ambition de ses projets a souvent dépassé celle de ses producteurs.
Au départ simple employé, il fera ses armes sur " Roujin Z " en tant que concepteur des décors. Puis travaillera avec Mamoru Oshi sur " Patlabor 2 ", sur les OVA de " Jojo’s Bizarre Adventure " et obtiendra, toujours grâce à Otomo, une place de choix sur le film à sketches " Memorise ", pour lequel il s’occupera tour à tour des croquis, du design des décors et du scénario pour le premier chapitre, " Magnetic Rose ".
En 1997, il passe à la réalisation de son premier film : " Perfect Blue ". L’histoire basée sur un roman de Yoshikazu Takeuchi se verra totalement remaniée, car Satoshi Kon ne trouve pas le scénario assez fort à son gout. Il finira par avoir carte blanche s’il respecte les trois thèmes de base du livre, à savoir : "idole", "horreur" et "admirateur monomaniaque". Prévu au départ pour une sortie vidéo, il sera finalement diffusé au cinéma avec le succès que l’on connait maintenant. Cela lancera réellement sa carrière.

Illustrations © Satoshi Kon
Il réalise ensuite " Millennium actress " (en 2002), puis " Tokyo godfathers " (en 2003). Puis, en 2004, il passe à la télévision avec la série " Paranoia agent ". On peut enfin le revoir au cinéma, en 2006, avec " Paprika " : un projet qu’il avait dans ses cartons depuis presque 10 ans.

Illustrations © Satoshi Kon
Tous ses dessins animés, ou presque, mettent l’accent sur la réalité subjective, notamment au travers des rêves et de leurs interconnexions avec le monde réel. Le summum dans la recherche scénaristique, il faut la chercher dans " Paranoia Agent " : la plus personnelle des œuvres de Satoshi Kon. Il disait, lui même, avoir pris toutes les idées qu’il a pu avoir un jour et qu’il aurait voulu intégrer dans ses films : au lieu de les jeter, car inadaptées au projet sur lesquels il travaillait, il en a fait un mix exploitable sur la longueur, dans une série (3).
Très impliqué dans le monde de l’animation, il ira même jusqu’à participer à la création de la Japan Animation Creators Association (JANICA) (4) et à s’impliquer personnellement dans de nombreuses conférences, au Japon comme à l’étranger, durant lesquels il n’hésitait pas à parler de son travail et ainsi partager son savoir-faire.
Satoshi Kon était un homme timide, mais bon vivant, avec un talent indéniable et une générosité appréciable dans ce milieu. Son œuvre, heureusement, lui survivra.

Illustrations © Satoshi Kon
Gwenaël Jacquet
" Kaikisen : retour a la mer " de Satoshi Kon chez Casterman, collection Sakka (10,95&euroWinking
(1) Il avait déjà publié, en 1985, " Toriko ", une nouvelle parue dans la revue Young Magazine de Kodansha.
(2) Récits regroupés dans des anthologies disponibles au Japon comme " Short Peace " ou " Sayonara Nippon ".
(3) Série néanmoins assez courte, " Paranoia Agent " ne comporte que treize épisodes qui sont distribués en France par Dybex.
(4) Association qui vise à sensibiliser sur les conditions de travail précaire des jeunes animateurs.

L'article "Kaikisen " par Satoshi Kon (1963-2010) est paru initialement chez BD Zoom
Une version condensé et remaniée est paru chez Otakia sous le titre : Décès de Satoshi Kon (Roujin Z, Perfect blue, Patlabor 2, Paprika....)

" Le Roi Léo " T1 par Osamu Tezuka

arton4405-3e76b
L’éditeur Kazé lance une nouvelle ligne de manga. La collection " Kids ". Quoi de plus naturel que de choisir un chef-d’œuvre du dieu du manga pour ce lancement ! " Le Roi Léo ", d’Osamu Tezuka, ressort donc dans un nouveau format plus adapté aux très jeunes enfants.

Plus grand qu’un manga habituel (1), avec une couverture souple à rabat pelliculé et embossé, ce premier volume reprend les cinq premiers chapitres du manga original. On regrettera par contre le choix du papier offset plus fragile qu’un papier couché et surtout moins flatteur car plus absorbant au niveau de l’encre : surement une question de coût.
Déjà publié par Glénat en 1996, " Le Roi Léo " est ici entièrement retraduit, le lettrage a été refait et les onomatopées de même.

Cette version est vraiment différente en tout point de l’édition Glénat et si ces derniers ont été largement critiqués pour le non-respect de l’œuvre originale avec leur première publication datant du milieu des années 90, ici, on s’en éloigne énormément en ciblant un public encore plus jeune que celui auquel ce manga se destinait à l’origine. Les pages étant plus grandes, le lettrage occupe moins de place dans les cases et certaines expressions sont plus enfantines. Là où cela pêche, c’est au niveau des onomatopées, elles sont moins présentes et plus conformistes dans l’édition de Kazé, un simple lettrage « cartoon » identique de bout en bout. Peut-être une question de lisibilité .

Néanmoins, cela ne choque pas si l’on ne met pas les deux versions côte à côte. Bien évidemment, étant destiné à un public enfantin, ce manga est publié dans le sens de lecture occidentale (tout comme chez Glénat). Les planches sont donc retournées et les humains deviennent tous gauchers, mais le graphisme étant très proche du cartoon, cela ne se remarque pas.

Les quatre pages sur papier glacé en début d’ouvrage sont en couleurs et contiennent une petite note explicative remettant ce chef-d’œuvre dans son contexte historique (2) et explique bien l’amour que Tezuka avait pour son prochain et la nature environnante : histoire de ne pas céder à une polémique stérile comme c’est le cas, aujourd’hui, avec " Tintin au Congo ".

Il reste, au final, une œuvre d’une autre époque, mais qui a su admirablement traverser le temps et qui peut facilement plaire aux enfants, sans être rébarbative pour les adultes obligés de les accompagner dans leur lecture. Un bon choix éditorial qui, si cela fonctionne, promet d’être suivi par de nombreux autres titres. En tout cas, nous attendons la suite avec impatience pour découvrir quel dessin se cache sur la tranche, une fois la collection complète éditée.


Gwenaël JACQUET
«  Le Roi Léo » T1 par Osamu Tezuka Édition " Kazé Kids " (9,95 Euros)
(1) 17 x 23 cm chez Kazé contre 11,5 x 18 cm chez Glénat.
(2) Ce manga est paru en 1951 au Japon.

L'article " Le Roi Léo " T1 par Osamu Tezuka est paru initialement chez BD Zoom

" Cat’s Eye " T15 par Tsukasa Hojo

arton4394-45984
Depuis le rachat du catalogue complet de Tsukasa Hojo par Panini, les fans ne pensaient pas revoir la série " Cat’s Eye " précédemment éditée chez Tonkam en version bunko (1) en 10 volumes.

Panini réédite donc le catalogue de cet auteur incontournable et ses séries phares que sont " Cat’s Eye " et " City Hunter " bénéficient même d’une édition que nous pouvons facilement qualifier de luxe comme c’est indiqué sur la couverture. Ce dernier volume des aventures des trois sœurs Kisugi ne déroge pas à la règle. Grand format pour un manga (2), Papier de bonne qualité sans être glacé, retouche des planches soignées et surtout pages couleur.

L’histoire continue pour les trois sœurs, elles recherchent toujours leur père au travers de ses tableaux qu’elle vole aux plus grands collectionneurs afin de le retrouver, et des révélations sont faites tout au long de ce volume. Ces nouvelles infos ont le mérite de clôturer la série même si l’on aura tendance à trouver les explications un peu légères et la manière d’opérer surréaliste. Mais nous ne sommes pas dans la réalité ici, " Cat’s Eye " est clairement destinée à un public enfantin plus à même d’apprécier une intrigue mince aux raccourcis scénaristiques flagrants. L’action est la, les héroïnes égales à elles même, déjouent tous les pièges, l’inspecteur Toshio Utsumi continue sa course contre les héroïnes et commence à sérieusement se douter de leur identité et lorsqu’il aura enfin les clefs pour démêler cette histoire, une volte-face viendra compromettre l’idylle des tourtereaux. Nous vous inquiétez pas, on n’est pas dans un roman noir et tout se finira bien, à vous de découvrir comment même si on peut reprocher la facilité du scénario.

Si la série " Cat’s Eye " est bien la première à avoir popularisé Tsukasa Hojo, graphiquement elle n’en demeure pas moins en dessous des ses réalisations suivantes notamment " City Hunter " qui propulsera le mangaka au rang de pilier du magazine Jump dans lequel il est édité. Pour s’en convaincre, il suffit de lire, ou plutôt de regarder en détail l’histoire bonus qui clôture ce volume. Paru dans l’artbook " Special Jump J Book " en 1996, soit une dizaine d’années après la fin de la série, elle met particulièrement en valeur Aï et Hitomi dans une scène de bain soft tournée sur le ton de l’humour et de la bonne humeur. Ces neuf dernières pages, dont les quatre premières sont toutes en couleur, exploitent parfaitement la libido des lecteurs masculins de la série. Les ingrédients qui ont fait le succès de la série " Cat’s Eye " sont là, un peu d’érotisme et des gaffes en pagaille dus à Toshio Utsumi. Un petit plus qui clôture agréablement ce dernier volume en attendant la réédition d’une autre série de Hojo prévue à la rentrée dans le même format luxe, " Familly Compo " (3).


Gwenaël JACQUET
« Cat’s Eye » T15 par Tsukasa Hojo Édition Panini (9,95 Euros)
(1) Bunko : Format d’édition japonais de petite taille (A6 - 105×148mm) et en général plus épais que les volumes traditionnels
(2) 21 x14,5 cm soit le double d’un manga classique.
(3) Précédemment éditée chez Tonkam également.

L'article " Cat’s Eye " T15 par Tsukasa Hojo est paru initialement chez BD Zoom

Texte de la conférence du 13 août 2010


Texte intégrale de la conférence donnée à Saint Yrieix la Perche (Limousin) dans le cadre du festival FORÊT avec LE JAPON À L'HONNEUR


Le patrimoine naturel japonais au travers des Mangas



Le Japon comme vous le savez tous est un archipel. Cette spécificité fait que les Japonais sont contraints d'entretenir une relation très particulière et forte avec la nature et les cycles des saisons. Même dans les mangas nous pouvons facilement retrouver cette spécificité.



La vie devenue principalement citadine laisse toujours une place importante à la nature. Les mégalopoles que sont Tokyo ou Osaka laissent apparaitre de-ci de-la des petits coins de verdure et dés que l'on sort de ces grandes villes, la campagne devient tout de suite extrêmement présente. Certains manga, comme toute littérature populaire, s'appuient sur cette relation privilégier afin de construire des histoires tournées vers la nature, se servant de celle-ci comme d'un acteur à part entière ou plus simplement en utilisant l'environnement naturel de tous les jours dans le fil du récit comme d'un élément banal faisant partie du quotidien sans que cela choc ou soit déplacé.


De nombreux événements liés à la nature et aux saisons remplissent une année japonaise. Lorsque, en avril, c'est l'époque des cerisiers en fleurs, les radios et les télévisions rapportent lieu par lieu l'avancé de la floraison de cet arbre afin de préparer au mieux le pique-nique traditionnel à organiser en famille ou entre amis au pied de l'arbre le plus proche. Il en va de même lors de l'apparition des feuilles rouges des érables à l'automne ou de la floraison des iris en juin. Ces traditions sont largement reprises dans les mangas, ce qui permet de situer au mieux l'époque et ainsi suivre l'évolution de l'histoire au fur et à mesure que le temps s'égraine puisque les Japonais sont sensibilisés a ces événements naturels dés leur plus jeune âge, ce sont de bons repères dont les scénaristes auraient tort de se priver.



Et bien sûr dans la plupart des mangas, les champs de rizières servent de décor principal lorsque l'action ne se passe pas à Tokyo ou que l'on n'est pas dans un récit de science-fiction. Le Japon est composé d'un peuple de cultivateur et cela est une réalité bien présente dans la plupart des oeuvres. Le travail de la terre est nécessaire, même si cela est pénible, il faut bien s'occuper de la nature pour qu'elle nous fasse vivre, le manga ne l'oublier pas et plutôt que d'occulter certains points quotidiens de la vie, les mangakas savent utiliser tous ces éléments afin d'encrer son récit dans la réalité.

Un peu d'histoire.



Commençons par replacer le manga dans son contexte. Le terme, Manga s'écrit avec deux idéogrammes, le MAN symbolise l'imprécision, la légèreté, la fantaisie. Le second, GA désigne la représentation graphique, l'esquisse, l'illustration. Réuni ensemble pour former le mot Manga, cela donne quelque chose comme "Dessin léger", sous-entendu, sans grande importance, vite fait et divertissant.

Le premier a popularisé ce terme, c'est bien évidemment le célèbre graphiste japonais Hokusai (1760-1849). Tout le monde connaît forcément cet artiste, ou du moins son œuvre la plus célèbre, la vague de Kanagawa, première estampe de la série des 36 vues du mont Fuji.


Comme on le voit, la nature était déjà présente dans ces œuvres. Hokusai a donc popularisé le terme en éditant 15 recueils d'illustration (dont deux posthumes) sobrement appelés MANGA et regroupant des gravures de personnage en activité, d'instant fugace croqué sur le vif, de caricatures et autres grimaces, bref, tout ce qui fait la vie de ses contemporains. Le but étant de laisser une trace de la vie au Japon à cette époque, de servir un but pédagogique envers les futures graphistes et bien évidemment de divertir ses semblables.

Mais l'origine du manga peut être trouvée bien avant. Le moine bouddhiste Toba Sojô (1053-1140) avait déjà réalisé au 12e siècle les Chôjû-giga (caricature de la nature), quatre e-makimono, racontant des histoires à lire de droite à gauche en faisant défiler la longue feuille enroulée sur un morceau de bois à ses extrémités. La particularité de ces récits était de mettre en scène des animaux afin de caricaturer les actions des humains. Le rapport à la nature est tout trouvé.

Le manga contemporain.



Mais revenons plus proches de nous. En effet, le manga tel que nous le connaissons aujourd'hui a réellement été "inventé" par un homme, Osamu Tezuka.


C'est lui qui va créer la dynamique caractéristique des histoires japonaises, le trait clair et précis, la perspective, la narration proche du cinéma avec ses zooms, ses champs contre champs, ses ellipses et autres plans caractéristiques du 7e art. Né en 1928, Osamu Tezuka est avant tout un enfant issu de la 2e guerre mondiale, il a passé toute sa jeunesse à Takarazuka, petite ville de campagne non loin d'Osaka. Il entreprend des études de médecine, mais rapidement se tourne complètement vers le dessin et devient extrêmement populaire au point d’être qualifié de dieux du manga à la fin de sa vie. Tezuka dessine des centaines de pages par mois, crée rapidement un studio où il embauche des graphistes chevronnés pour l'assister, il fonde même l'un de plus important studio d'animation qu'il nommera Mushi production. Mushi signifiant insecte. On en revient à cet amour de la nature et cette envie de la préserver.


Dans les années 60, les mangas progressent en terme de volume, la prépublication des séries, à raison de 15 à 20 pages de BD par semaine rassemblé en volume d'une dizaine de séries fait que ces revues, rapidement lu, en générale dans les transports en commun, ils sont immédiatement abandonnés des la sortie du train dans des recevables adéquate, ils représentent une consommation de papier impressionnante. Les arbres sont directement concernés, et comme je vous l'ai signalé en préambule, le Japon est une ile aux ressources restreintes.


Toutes ces revues sont donc imprimées sur du papier mainte fois recyclé pour des raisons économiques et de respect de la nature. Il faut savoir que le manga, c'est 25% des publications nationales, soit 10% de plus qu'en France, pays pourtant gros consommateur d'illustrés. Mais c'est surtout un marché de 4 milliards d'euros, alors le marché du livre français, tous genres confondus n'est que de 3 milliards d'euros. Le manga représente à lui seul plus que tout le marché du livre français.


La plupart des publications sont destinées à un public jeune, voire très jeune. Segmentée par tranche d'âge et de sexe, chaque catégorie de la population peut trouver un manga à son gout. Un manga populaire finit le plus souvent sous forme d'animation à la télévision ou au cinéma. C'est par ces séries TV que le manga a été popularisé en France.

En premiers lieux, les oeuvres de Tezuka, Princesse saphir et le roi Léo au début des années 70. Mais c'est réellement en 1978, avec la série Goldorak que tout décollera.



Puis vient Candy, Albatros, Cobra, Dragonball, les chevaliers du zodiaque, Naruto, etc. ces séries ont toutes en commun des valeurs servant à éduquer les enfants et l'on peut facilement retrouver l'amour de la nature dans la plupart des animé Japonais diffusés en France. Ainsi, dans Goldorak, le prince d'Euphor, donc un extraterrestre exilé sur terre n'est dans la vie civile qu'un simple paysan habitant un ranch à la campagne. Il n'est pas la pour protéger les humains, mais avant tout la terre, source de vie pour les hommes les animaux et les forets. Les épisodes de cette série sont d'ailleurs rythmés par les événements liés aux saisons ainsi, il neige en hiver, il fait grand soleil au printemps et les fleurs bourgeonnes et la fête traditionnelle des garçons, coutume japonaise inconnue en France est même évoquée lors d’un épisode. Dans Candy, lorsqu'elle est encore enfant, elle se ressource calmement auprès de son arbre sur la colline, un classique du manga, l'arbre est ainsi personnifié, on lui confie ses joies et ses peines. Mieux qu'un ami, il est à l'écoute, ne contredit jamais son interlocuteur et l’on s’en souvient toujours étant adulte. Un bon moyen de se ressourcer. Dans Albator, la végétation prend une tout autre dimension, la terre est laissée à l'abandon par des humains fainéants, les extraterrestres veulent conquérir la terre et seul le capitaine Albator se dresse contre eux. Hors, il apprendra rapidement que les Sylvidres, ses ennemis extraterrestres ne font que reprendre leur bien, car elles ne sont en fait que des plantes évoluées et foncièrement pacifiques pour la plupart, mais retournées sur terre étant leurs seuls moyens de survivre, elles sont prête à tout pour arriver à leur fin quitte à déloger l'humain parasite. Les rôles sont inversés et cela donne à réfléchir sur nos actes.

Ça, c'était il y a 30 ans. Qu'en est-il aujourd'hui? Le manga s'intéresse-t-il toujours au foret et la végétation alentour ? La réponse est oui, certains titres évocateurs sont même parus en France que ce soit sous forme de mangas papier comme d'animés. Je ne vais pas vous parler en long et en large des productions Ghibli, Stéphane Le Roux le fera mieux que moi à 18h. Il y a néanmoins de nombreuses oeuvres plus ou moins récentes parues en France qui s'intéressent de prêt ou de loin à la nature environnante.

Je ne vais pas vous lister tous les mangas qui parlent de la nature, on en aurait pour la journée je vais m'intéresser a ceux qui offre un rapport privilégier avec les arbres.

L'homme qui marche :


Commençons par une oeuvre bucolique, simple et reposante. L'homme qui marche de Jirô Taniguchi. Taniguchi est un spécialiste de la nature, il suffit de voir ses oeuvres telles que "Blanco", "Seton", "Le Sommet des dieux" ou "L'homme de la toundra". Avec l'homme qui marche, il nous emporte au Japon, contrairement aux oeuvres citées précédemment. Ce manga comporte très peu de texte et n'a pour ainsi dire pas d'histoire, ou plus tôt une histoire qui pourrait être celle de tout le monde à un moment de sa vie. Un jour, un homme que l'on peut considérer comme un cadre moyen japonais de par son costume décide de flâner. Il n'a pas de but et nous entraine lentement avec lui autour de sa ville. Il prend le temps d'observer les petites choses de tous les jours auxquelles on prête rarement attention. Il visite des recoins de son quartier qu'il ne connaissait pas, il découverte avec attendrissement un coquillage, respire le bon air d'une pluie d'été, se pose 5 minutes, une heure voir plus pour contempler les choses que l'on a trop souvent tendance à ignorer, à oublier dans notre quotidien.


Une scène est particulièrement émouvante et nous rapproche de notre sujet. Alors qu'il croise un groupe d'enfant ayant coincé leur avion en papier dans un arbre, il prendra le temps de se déchausser, et de monter à l'arbre afin de décrocher le jouet. Là, au lieu de redescendre immédiatement comme un acrobate, il va s'assoir et contempler le paysage qui s'offre à perte de vue depuis cet arbre dans lesquels il est perché.


Ce manga, loin des stéréotypes du genre est une petite bouffée d'oxygène dans un milieu bétonné où l'on finit par deviner bien plus de nature que l'on peut en voir habituellement. Au fil des pages, on finit par ressentir ce que l'auteur dessine, le soleil est chaud, la pluie sent bon, la texture de l'écorce des arbres glisse sous les doigts. La magie opère et on s'attache à cet homme qui ne recherche qu'un bonheur simple et quotidien, un homme qui veut être en paix avec le monde et avec lui-même. Comme quoi, il n’y a pas besoin d’aller bien loin pour ressentir le plaisir de marcher en foret, même si elle est absente, un peu de sérénités intérieures et elle arrive a nous avec les quelques végétaux qui nous entourent quotidiennement.


Je ne suis pas mort de Hiroshi Motomiya


Dans un genre moins joyeux, mais également axé sur l'humain, on peut trouver le manga de Hiroshi Motomiya. "Je ne suis pas mort". Doté d'un graphisme lourd, le récit l'est tout autant.

Okada Kenzo est un homme dans la soixantaine usé par la vie qui vient juste de se faire licencié à la veille de la retraite. Alors qu'il revient de l'équivalent japonais de l'ANPE il découvre que sa femme a décidé de le quitté en lui laissant et tout et pour tout, les papiers du divorce et un appartement vide après avoir siphonner le compte en banque du couple. Ses enfants, déjà adultes, ont changé de numéros de téléphone afin de réellement couper tout contact avec leur père qu'ils n'ont finalement jamais vu que travailler. Constat d’échec sur toute la ligne pour cet homme. Il a manifestement raté sa vie. Il va également rater sa mort. Il se rend dans sa région natale et décide de se pendre à un grand arbre. La branche se brise et la corde cède. Bien amoché, il voit ça comme un signe et il décide de vivre sa nouvelle vie en ermite. Il s'exile au fin fond de cette forêt qui l'a empêchée de mourir. Il apprendre à surmonté son dégout des insectes, cueillir les bonnes plantes, se fabriquer un habitat de fortune. Cette première moitié d'album s'attache à démontrer le pouvoir d'adaptation à son nouvel environnement de cet homme qui n'était jusque-là qu'un raté et qui a trouvé dans la nature un réconfort et un art de vivre bien loin du brouhaha de la ville. La seconde partie du récit introduira une présence féminine bienvenue qui partagera la vie de Kenzo, mais sera également une charge par moment. Ce qui permettra au récit de gagner en épaisseur, mais aussi un peu en mièvrerie malheureusement.
Je ne suis pas mort est assurément un bon manga qui en plus donne à réfléchir. Le graphisme réaliste est extrêmement agréable et si on ne peut nier ses origines japonaises, on est loin des stéréotypes commerciaux du manga pour jeune garçon.


Petite foret de Daisuké Igarashi


La nature peut également être une source de joie et de bien-être. C'est le leitmotiv de Daisuke Igarachi dans son manga en deux volumes «petite Foret». On quitte ici la ville avec Ichigo, une jeune fille née à la campagne qui retourne dans son village d'enfance au nord du Japon après avoir séjourné de nombreuses années en ville. Komori qui veut littéralement dire petite forêt est situé dans la région d'Akita. Ici, pas de foret à proprement parlé, on n'est plus dans Robinson Crussoé, la vie s'est organisée autour de la nature et le supermarché le plus proche est quand même à une demi-journée de route. Il faut donc produire soit même ce que l'on voudrait manger, le hameau peut être autosuffisant. Ichigo se met donc à cultiver la terre et le récit démarre réellement avec un arbre fruitier, à partir duquel l'héroïne confectionnera sa première confiture. Petit à petit on découvre les séquelles d’un traumatisme, son abandon par sa mère et l’absence de son père. Mais au fil du récit, la campagne apaisante prend le dessus et la vie continue entrecoupée de recettes gourmandes qui font assurément saliver le lecteur. Au fil des chapitres on dégustera confiture de goumi, sauce Worcester, fleur de pétasite, cake au chou, riz aux noix, mochi aux crevettes ou au gingembre. Les anecdotes, remarques et commentaire de l'auteur font que l'on s'attache rapidement à cette petite foret et ses habitants.
Le graphisme est nerveux et assez dépouillé, les attitudes sont particulièrement bien rendues et les fins de chapitre ponctué de photos ou de croquis rapide montrent bien la vie japonaise loin des tourments d'une mégalopole. Il faut dire que le mangaka a lui-même quitté Tokyo durant six années afin de s'isoler dans la petite commune d'Iwaté au nord du Japon. C'est cette expérience qu'il nous raconte à travers les yeux d'Ichigo que ce soit la rencontre avec les autochtones ou les traditions culinaires qu'il ne soupçonnait même pas en allant acheter quotidiennement sa "bouffe" au supermarché du coin. Avec cette oeuvre empreinte d'écologie, il a su transmettre son amour des grands espaces et de ce mode de vie authentique du patrimoine culturel japonais.

La foret de Miyori


Il y a un titre que je ne pouvais pas ignorer, c'est "La forêt de Miyori" de Hideji Oda. Adapté en animation en 2007, ce manga empreint de fantaisie et extrêmement beau graphiquement. Il raconte l'histoire de Miyori une jeune tokyoïte délaissée par ses parents en plein divorce. Une mère acariâtre et frivole, un père travailleur et absent, elle se verra confier à ses grands-parents qui habitent un petit village sans grands commerces ni divertissement perdu en pleine forêt. Miyori solitaire et rebelle ne s'entend avec personne, ou plutôt elle cherche à s'éloigner le plus possible des gens, à être transparente. Elle trouvera le réconfort dans la forêt ou elle découvrira tous les "monstres" qui la peuplent. Empreinte de mythologie shintoïste, cette histoire donne la part belle au principe de personnalisation de chaque élément bien présent dans la culture japonaise. Ces petits êtres peuvent être soit attachants soit effrayants, mais cette fable donne la part belle à la beauté des lieux, l'attachement a la nature et la nécessité à la protégée. Miyori se verra même promu divinité protectrice de la forêt à la suite de sa grand-mère considérée comme sorcière dans le village, car elle sait guérir avec de simples plantes. On est dans un autre monde, une autre époque ou croyance populaire était monnaie courante. Si le manga est très beau et agréable à lire, le téléfilm qui en a été tiré est lui bien moins intéressant. Niai et mal mis en scène, il emprunte ses codes graphiques à Princesse Mononoké de Miyazaki. Mais faire de beaux décors ne suffit pas à atteindre la perfection du Maitre, il faut aussi savoir raconter une histoire, la faire vivre et permettre au spectateur de rentrer dans le film. Ici, seules des enfants pourraient éventuellement y trouver leur compte. La version française n'arrange pas les choses, le doublage nous rappelle les pires heures du club Dorothée. Les méchants venus de la ville sont foncièrement méchants et armés jusqu’aux dents, les gentils villageois sont soit des enfants soit des grands-parents, les monstres sont tous gentils, même les plus belliqueux qui changent rapidement de camps. Bref, je vous dépeins un tableau bien sombre, mais que cela ne vous empêche pas de lire le manga, qui lui est de plus intéressant que ce soit graphiquement comme scénaristiquement.



Sous un rayon de soleil


L'oeuvre qui me touche le plus sur la relation entre les hommes et les arbres est selon moi, le manga de Tsukasa Hojo, sous un rayon de soleil paru en 1997 chez Tonkam. Cette collection de 3 recueils raconte l'histoire d'une petite fille, Sarah, tenant un commerce de fleur avec son père. Alors qu'elle arrive dans un nouveau quartier de ce qui ressemble à une mégalopole bardée d'immeubles impersonnels, elle tombe sur Tatsuya, un jeune garçon, qui une scie à la main veut couper un des plus grands cerisiers du quartier. Sarah l'en empêche et cherchera à comprendre la raison de la haine de cette enfant envers cet arbre. Elle n'a pas eu à chercher bien loi. La soeur de Tatsuya a perdu l'usage de ses jambes après être tombée de ce magnifique cerisier. Ce que Tastuya ne savait pas, et que Sarah va lui révéler, c'est que l'arbre a en fait freiné la chute de Satsuki, sa soeur qui a rebondi sur ses branches pour tomber dans l'heure au lieu de faire une chute mortelle sur l'asphalte. Sarah étant en fait une adulte coincée dans le corps d'une enfant qui a le don de ressentir les sentiments des végétaux, elle est la «fée des arbres» et de ce fait, intéragie avec la nature. Ce manga, superbement dessiné par Tsukasa Hojo, plus connu en France pour ses adaptations en animé de cat's Eye ou City hunter/Nicky Larson, est une oeuvre à part dans toute la carrière de l'auteur. Même si l'humour est toujours présent, le sujet est plus posé, amène à la réflexion et à la mélancolie. Les personnages sont toujours caricaturaux et les décors d'une finesse incroyables. Hojo aime dessiner les plantes et les arbres et ça se sent. Comme quoi, même un dessinateur populaire et ancré dans le cycle commercial du manga peut nous émouvoir et nous faire réfléchir sur notre environnement sans tomber dans la fable écologie et la destruction inévitable de l’humanité comme c’est souvent le cas.

J'aimerais terminer par la citation de l'introduction de ce merveilleux Manga qu'est " Sous un rayon de soleil " de Tsukasa Hojo qui n'est malheureusement plus édité aujourd'hui.

"Un jour, lors d'une promenade, je me suis arrêté pour regarder un arbre dont les milliers de fleurs blanches resplendissaient sous le soleil de ce début d'été. Ce spectacle réveilla en moi le souvenir lointain d'autres arbres devant lesquels je passais jadis en me rendant au collège. Je ne pris jamais le temps de les observer ... C'est pour tous ceux, qui comme moi dans leur jeunesse, ont oublié de s'émerveiller devant le spectacle magnifique de la nature que j'ai écrit et dessiné cette histoire ... "

FORÊT - LE JAPON À L'HONNEUR 10 / 14 août 2010

FORÊT
Conférences/films/expositions
Paysage et biodiversité

LE JAPON À L'HONNEUR

10 / 14 août 2010
Saint-Pierre-de-Frugie
Saint-Yrieix-la-Perche
Sarlande

Lire la suite...

" Puzzle " T1 & 2 de Ikuemi Ryo

arton4378-44f2c
Malgré une carrière prolifique, Ikuemi Ryo n’a été découverte qu’il y a peu de temps en France. Habituée, comme la plupart des grandes mangakas de shojo (bande dessinée japonaise pour filles) à réaliser des histoires courtes, avec " Puzzle ", elle nous sert une succession d’aventures amoureuses mettant en scène des protagonistes n’ayant souvent rien en commun, mais dont les destins se croisent au fil du récit.


Chaque volume de " Puzzle " est composé de deux histoires distinctes. Celles-ci racontent toute la solitude face à l’être aimé. Dés la première page, le ton est donné " Être à ses côtés me suffit. Être tout simplement avec lui. J’ai bien sûr envie d’espérer plus ... Mais pour l’instant ... Ça me convient très bien ainsi."
L’auteur nous balade de page en page avec une histoire banale d’un collégien et d’une collégienne qui sortent ensemble, mais hésitent longuement avant de s’avouer leur amour. Tout ça pour finir sur une révélation inattendue qui bouleversera la lecture et les sens des mots qui ont été égrenés au fil de l’histoire.

Dans le deuxième acte de " Puzzle ", un carré amoureux se construit simplement au fil des pages entre quatre amis d’enfance inséparables, mais que la vie finit par éloigner petit à petit pour arriver sur un dénouement tragique et imprévisible.
Ikuemi Ryô est passée maître dans l’art d’embrouiller les pistes qu’elle développe dans son récit. Son manga est assurément bien nommé et dévoile, petit à petit, son enchevêtrement d’intrigues basées sur la vie "banale" des gens dés le volume n°2 sorti en même temps en librairie. Des histoires à lire et relire afin d’en assimiler toutes les subtilités.
Gwenaël JACQUET

" Puzzle " T1 & 2 de Ikuemi Ryô Éditions Delcourt (6,25 Euros)

L'article ZOOM MANGA : Puzzle T1 & 2 de Ikuemi Ryo est paru initialement chez BD Zoom