" Miyo " par Nami Akimoto


© Nami Akimoto - Kana 2010


© Nami Akimoto - Kana 2010
La trame est classique, mais ce manga peine à poser l’intrigue de départ. Heureusement, tout va s’accélérer dans le dernier tiers du livre. Les premières histoires d’amour sont les mêmes, qu’elles se passent à Paris comme à Tokyo. Néanmoins, le " French Lover " a encore du succès au Japon. Peu présent physiquement, il est toujours question de ce fameux Nicolas. Tiraillée entre deux cultures, deux garçons bien différents, Miyo devra faire un choix et ce n’est peut-être pas celui qu’attendait le lecteur. La conclusion, abrupte, de ce récit est clairement là pour surprendre.

© Nami Akimoto - Kana 2010
Le personnage de l’héroïne est assez innovant dans le sens où, si elle reste japonaise de par ses origines, sa verve et son implication dans la vie des autres viennent sûrement de son long séjour en France. Un point de vue intéressant qui aurait mérité un développement plus important. Les différences culturelles ne sont pas énormément abordées. On a l’impression que les distances qui séparent Miyo de ses amis français ne sont pas aussi grandes que la réalité. Il est parfois question de décalage horaire, mais la facilité avec laquelle voyagent certains protagonistes est déconcertante ! Le récit n’arrive pas à rendre les ellipses temporelles cohérentes du fait du nombre de pages réduites qui servent à raconter toute cette histoire. Un comble pour un manga !

© Nami Akimoto - Kana 2010
Édité chez Kana, " Miyo " est un manga atypique. Pensé dés le départ pour un public français, la dessinatrice Nami Akimoto y a mis une partie de son expérience vécue dans l’hexagone. Destiné à un public assez jeune, ce manga est estampillé " Dico des filles ". Cette mention permet aux jeunes filles, on s’en doute, d’être guidées vers des sujets qui peuvent plus particulièrement les intéresser. Édité par Fleurus depuis de nombreuses années, le " Dico des filles " distille des conseils sur de multiples sujets, la vie en société, la mode, la déco, la cuisine et bien évidement, le sexe et les garçons. Ce " label " ne s’obtient pas comme ça, il faut que l’ouvrage ait un réel intérêt informatif, qu’il s’adresse en premier lieu aux adolescentes et surtout qu’il leur permette d’avancer dans la vie qui les entoure. " Miyo " rentre parfaitement dans cette catégorie.

© Nami Akimoto - Kana 2010
L’édition de ce manga est particulièrement soignée. Couverture claire avec titre embossé : ce qui est plutôt rare et couteux. C’est peut-être ce qui justifie le prix un peu au dessus de la moyenne. On regrettera par contre que l’histoire ne se déroule que dans un seul et unique tome. Deux volumes n’auraient pas été de trop pour développer l’intrigue et le triangle amoureux. Nami Akimoto a su créer un univers qui aurait mérité un développement plus poussé. Beaucoup d’interrogations quant à la différence de culture auraient pu être abordées. Ici, l’histoire se concentre sur cette amourette sans aller au fond des choses. C’est un peu dommage. Pourtant, ce shôjo est très mignon et le résultat, sans être très novateur ou prenant ,reste malgré tout extrêmement attachant et facile d’accès. Au final, la qualité de la construction narrative et des dessins dépouillés offre un spectacle suffisant pour que le lectorat amateur de shôjo fleur bleue puisse y trouver son compte.

© Nami Akimoto - Kana 2010

Gwenaël JACQUET

© Nami Akimoto - Kana 2010
" Miyo " par Nami Akimoto - Volume unique Éditions Kana (7,95 euro)
Article paru à l’origine sur BDZoom.com